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Brève contribution au SIS

En ces temps d’élections, il est important de rappeler que le numérique est l’un des vecteurs de croissance pour l’économie de santé. En effet, comme le démontrent toutes les analyses, le gain se révèle particulièrement en développant la télémédecine, en favorisant les objets connectés et le big data ou en optimisant les flux médico- administratifs et financiers, sources de qualité et d’efficience.

Coté strictement DSI, le budget de moins de 2 % dédié au SI à l’hôpital est étriqué face aux besoins exprimés et aux ambitions déclarées pour rester dans la course du progrès. C’est pourquoi le recours à des subventions ciblées et versées au fur et à mesure, en fonction de la réalisation réelle et de qualité des résultats obtenus, est obligatoire. L’optimisation souhaitée par les mises en place de la convergence SI sera t – elle suffisante ? Certes pas, sauf à être réellement accompagnée par de l’encadrement et de la formation (nul besoin de rappeler notre déficit sur le sujet).

Mais le point qui parait majeur est celui de la reconnaissance, non pas du système informatique (ce qui est déjà fait), mais bien du Système d’Information dans sa vision horizontale, c'est-à-dire sur le parcours de toute la chaîne des activités de l’hôpital, de l’administratif au médical en passant par la logistique et de plus en plus aujourd’hui par les outils de big data et d’aide à la décision. C’est ainsi que toute sa valeur ajoutée pourra s’exprimer à la conditions de sa mise en place soit professionnelles et maîtrisées. La nouvelle génération des femmes et des hommes du monde de la santé est nettement plus aguerrie aux nouvelles technologies que les anciens. Il reste pourtant des progrès à faire pour s’entendre sur un discours commun qui fait consensus. En effet, le médecin, l’ingénieur et l’administratif ont des formations différentes et n’appréhendent pas de la même façon les concepts, la modélisation des systèmes ou les processus de décision. Ces divergences sont encore exacerbées par des problèmes de hiérarchie et d’ego. A ce titre quand un directeur d’établissement nomme, pour un projet, un chef de mission, il lui confère le rôle de décideur en « transcendant » toute hiérarchie, sauf la sienne bien sûr puisqu’il a toujours le pouvoir de le démettre. Cette évidence est bonne à rappeler parce que le conflit fait jour, quand il s’agit de décider dans la confusion de l’expertise et des métiers. "A chacun son métier" pourrait - on dire. Un informaticien ne connait pas la médecine pour décider. Un médecin ne connait pas l’informatique pour décider. Mais à être plus précis, le conflit se loge dans le détail, qui en fait n’est pas un détail, quand il s’agit de trancher, par exemple entre des fonctionnalités d’un logiciel défendues par le corps médical et son aptitude technique à communiquer (interopérabilité), défendue par le service informatique. Autant dire que pour cet exemple, il n’y a pas de réponse toute faite, sauf à insister sur un niveau de maturité à atteindre c’est – à dire ici, la nécessité de certifier les logiciels et de rendre obligatoire la mise en place de standards et de normes.

Pourtant, il n’y a pas lieu d’être pessimiste et de se détourner de sa motivation première, gage de réussite.

Lucide sur les dernières observations faites par la cour des comptes (Chapitre VIIIe - la modernisation des SIH – Septembre 2016), attentif aux vœux exprimés par nos experts (Par exemple les cahiers du Syntec – Transformer la santé par le numérique – Février 2017) et dans l’attente de l’Atlas 2017 SIH, à produire très prochainement par la DGOS et l’ATIH, il faut garder en mémoire l’ambition que « la prochaine étape de la numérisation du système hospitalier doit viser à coupler des objectifs accrus de gains d’efficience à une démarche d’ouverture et de partage des données avec la médecine de ville autour des parcours de soins des patients ».


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