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Philanthropie 2.0 : Entre générosité et « charity business »

L’hôpital de San Francisco a été rebaptisé « Zuckerberg San Francisco General Hospital and Trauma Center » en hommage à Mark Zuckerberg fondateur de Facebook pour sa contribution en millions de dollars aux progrès de la médecine. A l’instar d’un Bill Gates de Microsoft aux Etats Unis voire d’un Xavier Niel en France, ces initiatives sont louables puisqu’elles participent à la redistribution des richesses, sans négliger pour autant, une incitation fiscale aux généreux donateurs. En fait, il existe une sorte de « charity business » qui valorise son image de marque tout en réalisant des réductions d’impôts. Il faut dire qu’au travers des organisations caritatives, la législation américaine facilite une vraie forme de « retour sur investissement ». En France, de nouveaux instruments plus flexibles dynamisent le secteur. Sans atteindre les montants des Etats Unis (54 milliards de $ soit 2 % du PIB contre dix fois moins en France), du Royaume Uni (5 fois plus) ou de l’Allemagne (2 fois plus), il faut noter une progression comme le mentionne l’Observatoire de la Fondation de France / Cerphi en avril 2015. Dans tous les cas, il s’agit d’une démarche nouvelle et réfléchie dans le sens où elle impose toujours au récipiendaire un audit préalable qui garantit une opération saine. Elle formalise ensuite une sorte de « business plan social » loin des actions de générosités spontanées mais néanmoins empruntes d’une volonté philanthropique. Il n’en demeure pas moins que les Google, Buffet et autre donateurs contribuent déjà largement aux progrès de la science et de la médecine. Même si par certains biais, elles valorisent de l’image de bienfaiteur que veulent colporter les américains, les avancées sont bien là !

Une autre forme de philanthropie est celle des internautes qui, directement ou au travers de plateformes dédiées participent à ces actions issues du dynamisme des réseaux et de l’Internet. Ils alimentent le grand fleuve, comme le font les petits ruisseaux, dopant ainsi la motivation et la vivacité de chacun. Elle révèle l’esprit collaboratif de notre époque qui se concrétise par l’envie de s’engager par l’action et pour le bien commun.

Ces évènements viraux explosent car ils sont facilement réalisables et affichent une image sympathique vis-à-vis des médias, vecteur de communication. C’est donc un bon outil pour faire parler de soi et récolter des dons pour financer de bonnes causes. Il existe même sur le site WikiHow un « Comment devenir philanthrope »en 3 leçons. Parmi les nombreux exemples, il y a eu ce mouvement dit « Moustache » (ou Movember, combinaison de Mo, un mot d’argot australien qui désigne une moustache, et de november) qui demande aux hommes de se laisser pousser la moustache en novembre. Les sommes recueilles ont pu financer 250 chercheurs dans le monde contre le cancer de la prostate.

Il y a eu aussi, cette idée de se verser un seau d’eau glacée pour la lutte contre la sclérose latérale amyotrophique. Cet évènement virale a été relevé par de nombreuses personnalités. Bill Gates, Steven Spielberg, Justin Timberlake… jusqu’à Georges Bush ont tous mouillé leurs chemises à cette occasion. Cette initiative a permis de récolter plus de 100 millions de dollars cette année à travers le monde.

Mais les américains en font toujours plus ! Doris Buffet (sœur ainée de Warren) a créé depuis dix ans, une fondation qui permet aux étudiants d’une trentaine d’universités américaines de suivre des cours de philanthropie. Les étudiants bénéficient de cours théoriques prodigués par des universitaires. Données historiques, économiques et sociales à l’appui, ils retracent l’évolution de la philanthropie aux États-Unis. Il s’agit bien d’apprendre à maîtriser un nouveau business social ! Philanthropie dites – vous ? Faut – il revisiter la définition initiale ?


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