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Lanceurs d'alerte, réveillez vous !

Je m’interroge pour savoir qui sont les influenceurs et les lanceurs d’alerte du DSI et de son DG à l’heure où certains déclament le retard pris par les systèmes d’information des établissements de santé, sans se rendre compte que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs (voir précédent blog).

Il est vrai que l’explosion des réseaux encourage une hiérarchisation horizontale au détriment d’une direction pyramidale, donnant à penser à une redistribution de la chaîne de commandement.

En observant les acteurs de la gouvernance du système d’information, je ne perçois pas, outre la consécration des GHT (visant à optimiser les organisations et les dépenses de santé) de changement notable. Je ne fais bien sûr aucune abstraction de l’explosion des technologies du numérique et des objets connectés, lesquels se cantonnent encore dans un rôle d’outils : Ils serviront à terme, de leviers à l’expression d’une nouvelle maturité des SI.

En fait, dans un établissement ou dans un groupe d’établissements, à l’exception de la gouvernance interne, les intervenants décideurs et les acteurs moteurs n’ont en fait, que peu changé.

Il se résume toujours à un schéma qui s’articulait autour de quatre axes : 1. Les décideurs externes politiques, telles que la DGOS, l’ARS etc. ; 2. La gouvernance interne à l’établissement , c’est – à – dire la DG, la CME, etc. ; Ici, portés pat les GHT, le nouveau rôle de l’établissement – pivot et le regroupement des directions opérationnelles devraient produire, s’ils réussissent, l’efficience recherchée. Mais, cette mise en place se révèle encore laborieuse. C’est pourquoi, elle peut être, à bon escient « réaménagée », comme dans le cas de la convergence SI. A ce stade, « wait and see ». 3. Les associations de normalisation telles l’HAS, l’ASIP, l’ANAP, etc. ; 4. Le marché où sont présents les éditeurs, les constructeurs, les associations, etc.

Il est clair qu’aujourd’hui, le système d’information trouve un meilleur positionnement, voire une reconnaissance au sein de l’établissement et dans l’environnement hospitalier, sans pour autant encore exprimer toute la valeur ajoutée et l’efficience qu’il mérite.

Force est de reconnaître aussi, que les différents partenaires (malgré une production souvent difficile à appréhender puis à appliquer) font réellement preuve de (d’) : 1. Dynamisme : Les publications de l’ANAP – malheureusement trop denses et souvent complexes à intégrer pour une application courante au sein de la DSI ; Les recommandations de l’ASIP – malheureusement trop complexes et nécessitant la présence d’un expert au sein de la DSI.

2. Innovation : Les éditeurs, les nouvelles startups en e –santé, etc. où la présence de experts hospitaliers est souvent « de façade ».

Les volontés sont bien présentes. Alors, pourquoi règne ce pessimisme ambiant, chacun réclamant à l’autre une réactivité plus forte : Les tutelles à l’hôpital, le DG à son DSI, l’utilisateur à la DSI, le DSI à son éditeur …

C’est parce que nous sommes dans une période-charnière où les innovations technologiques ne sont pas encore opérationnelles, où les organisations nouvelles peinent à se mettre en place et où les ressources allouées n’ont pas encore produit les gains escomptés. Donc, je ne perçois pas encore d’effervescence libératrice, d’influenceurs nouveaux, ni de lanceurs d’alerte, sauf le dynamisme d’un réseau Internet où les ruisseaux des utilisateurs font gonfler le fleuve des institutions. Sur un marché souvent inquiet, les startups de e-santé cherchent pourtant à se construire et à percer. Wait and see.

Gageons que très bientôt une secousse fera émerger une partie invisible de l’iceberg et éclore les fruits des multiples actions nourries par les subventions et peu visibles aujourd’hui.

Reste à déterminer quelle secousse ? Qui portera la torche pour mettre le feu annonciateur aux bouleversements attendus ?

Enfin, si je devais m’impliquer plus encore, pour répondre au dynamisme que je réclame des autres, je me transformerais moi-même en lanceur d’alerte pour dénoncer : 1. L’insécurité du SI ; 2. Le déficit en MOA ; 3. Le manque de formation des membres de la DSI tant sur les techniques informatiques d’aujourd’hui (sauf à en externaliser certaines !) que sur l’approfondissement des connaissances des métiers de la santé. Aucun scoop dans ce tiercé. Mais, comme écrivait Boileau « Sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ». Et surtout, mobilisez – vous et soyez le porte – voix d'évolutions à la fois réalistes et nécessaires.


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