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Le cygne noir

Il y a quelques temps j’écrivais :

« Le brillant mathématicien et pasteur anglais Thomas Bayes déclarait déjà dans les années 1700 que l’on pouvait déduire des probabilités d’un état à partir d’observations. C’est le fameux raisonnement «Bayésien». Ainsi, si un individu observe un oiseau blanc, il en déduira que tous les oiseaux sont blancs. S’il voit ensuite un oiseau noir, il en conclura que la moitié des oiseaux est blanc et que l’autre moitié est noir. Et ainsi de suite, et ainsi de suite… On révise les jugements en fonction des observations. Aujourd’hui, rien n’a changé, ou presque ! »

Quoique ! Combien d’oiseaux doivent passer dans le ciel pour valider une probabilité ?

Sans s’engager ici dans la démonstration mathématique du théorème de Bayes, j’avais omis de mentionner l’existence de la théorie du cygne noir.

Un cygne noir est un évènement imprévu, hautement improbable qui surprend tout le monde et qui a d'énormes conséquences. Après qu'un cygne noir soit survenu, on le décrit pourtant comme s'il fut prévisible et on le rationalise après coup.

Du déclenchement de la première guerre mondiale au 11 septembre en passant par la forte présence de Trump aux élections américaines, cela existe bien et les exemples sont nombreux. Depuis la découverte en Australie Occidentale (1697) des premiers cygnes noirs, force a pourtant été de reconnaitre l’impossibilité de théoriser. Qui en a tenu compte ?

La puissance de l’imprévisible et la revisitation de la loi des grands nombres (qui relativise les événements inhabituels) et de la courbes de Gauss (d’après laquelle les observations tirées au sort s’accumulent de part et d’autre d’une valeur moyenne), nous sont exposées par un économiste libano américain Nassim Nicolas Taeb qui a remis à jour, à partir ce 2001 cette notion dans une série de trois livres (Antifragile, Le hasard sauvage, Le cygne noir), certes un peu anciens aujourd’hui , mais si éclairants dans le contexte actuel.

Et puis j’aime à signaler que c’est Juvenal, satiriste latin qui a été l’un des premiers à utiliser cette expression : "rara avis in terris nigroque simillima cygno" ("un oiseau rare dans le pays, rare comme un cygne noir").


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