Etre agile : A la recherche d’une nouvelle méthode pour la maîtrise d’ouvrage de nos projets

Chacun connait notre déficit en maîtrise d’ouvrage et l’incitation de nos tutelles à s’organiser et à progresser.

J’ai pensé que l’on pouvait réfléchir puis s’inspirer et adapter les méthodes dites ‘agiles’, initialement à l’usage des développeurs de logiciels.

Par principe dans cette méthode, il est contre productif de planifier et de spécifier son projet dans les moindres détails. Il faut commencer vite en ne s’attachant qu’aux fonctionnalités de base, les mettre en place, les tester, les utiliser et les évaluer, le tout durant une période assez courte. Et puis, par itération progressive, enrichir le produit des autres fonctionnalités par module (les mettre en place, les tester, les utiliser, les évaluer) jusqu’à arriver aux spécifications du cahier des charges initial.

Au fur et à mesure de la validation des modules, s’il parait important de modifier le schéma fonctionnel initial, il faut proposer de le faire mais avant, s’en référer à son éditeur qui répondra sur la faisabilité.

Cette méthode s’est révélée efficiente chez les développeurs de logiciels parce qu’elle répond à deux points : Primo, s'adapter à l’évolution rapide des environnements et de la technologie ; Secundo, trouver une première réponse à l’incapacité que nous avons à ne pas savoir définir en amont et complètement son besoin.

Elle repose de par ailleurs, sur plusieurs impératifs, dont :

• Une première planification qui fera ressortir les éléments prioritaires et les exigences recensées ;

• Des itérations ensuite, raisonnées et consensuelles ;

• Une traçabilité complète durant tout le projet ;

• Un engagement de la "direction-client" et du prestataire à soutenir le projet en démontrant de la confiance et en donnant les moyens nécessaires ;

• Un engagement de collaboration avec une vraie motivation et une vraie réactivité de tous les acteurs qui souscrivent une charte de disponibilité et de bonne conduite ;

• L’acceptation de chacun pour un changement dans la gestion de projet ;

• …

Il est clair que d’extrapoler une méthode agile à l’implantation et au déploiement d’un nouvel outil, nécessite une forte expertise du directeur de projet et un relationnel « sincère » avec l’éditeur, qui reste dans le cadre contractuel initialement défini le décideur final.

Avant de l’adopter, il faut mesurer les risques d’une méthode nouvelle en appliquant des processus de qualité de type la roue de Deming (Plan, Check, Do, Act).

Force est admettre enfin, que pour toute innovation de nos pratiques, il convient d’être prudent avant d’engager son établissement, d’essayer et de « cent fois sur le métier remettre son ouvrage ».

Depuis des décennies notre maîtrise d’ouvrage de projets est défaillante. Il est donc nécessaire de changer. Bon courage !