Des résultats moyens ... en voie de progression

Seules les conclusions (Sécurité sociale – Septembre 2016) de la cour des comptes sur la modernisation des SIH, peuvent de manière objective, participer à faire une opinion sur l’état du Système d’Information de Santé :

« Sous l’impulsion de plans nationaux successifs de plus en plus structurant, l’informatique hospitalière se modernise progressivement. La prise de conscience des enjeux dont elle est porteuse par les communautés hospitalières, notamment du corps médical, constitue le fait majeur de ces dernières années. Elle a contribué à redéfinir les stratégies de développement informatique des hôpitaux et à renforcer leurs compétences internes en ce domaine.

Les conditions à réunir pour mener à bien un projet d’informatisation sont mieux formalisées : penser les systèmes d’information comme un outil au service d’une stratégie d’établissement, assurer la stabilité des stratégies informatiques dans la durée, capitaliser sur une première expérience d’informatisation, maîtriser la conduite de projet, associer en continu les utilisateurs, anticiper les risques et intégrer dès la conception du projet les gains d’efficience recherchés.

Une action nationale plus forte est néanmoins nécessaire en direction d’une part des éditeurs de logiciels, afin notamment de garantir l’interopérabilité des solutions et la qualité des applications et services fournis et d’autre part des hôpitaux eux-mêmes afin de mieux les soutenir dans leurs choix.

Alors que la modernisation de l’informatique hospitalière est loin d’être achevée, l’accent doit être mis sur la mutualisation des systèmes d’information pour réaliser des gains d’efficience et jeter les bases de systèmes d’information en santé plus larges et plus fonctionnels, selon une démarche ouverte à l’ensemble des acteurs du système de soins qui permette de partager et d’enrichir les données de santé pour favoriser de nouvelles pratiques de prévention et de suivi des patients, rationaliser les actes, garantir une maîtrise médicalisée de la dépense et limiter les restes à charge pour le patient.

La Cour formule en conséquence les recommandations suivantes :

32. maintenir le cap de la stratégie « Hôpital numérique » et engager sans tarder les travaux préparatoires à son deuxième palier, en l’orientant vers la convergence des systèmes d’information au sein

des groupements hospitaliers de territoire ;

33. subordonner le soutien financier aux investissements informatiques à la réalisation de gains d’efficience, contractualisés dans le cadre des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens ;

34. bâtir au niveau régional une expertise en matière de maîtrise d’ouvrage, pour venir en appui aux projets informatiques hospitaliers en mobilisant, avec le soutien de l’ANAP, les GCS « esanté » existants ;

35. rendre opposables aux éditeurs de logiciels les référentiels d’interopérabilité et de sécurité en vigueur et intensifier les travaux d’élaboration des référentiels « métiers » ;

36. rappeler les modalités d’application des règles de la commande publique pour les établissements adhérant à des structures de coopération qui éditent des logiciels ;

37. intégrer la stratégie d’ouverture et de convergence des systèmes d’information hospitaliers dans une approche plus large d’informatique de santé partagée avec les autres acteurs du système de soins ».

Je crois que l’essentiel est dit. Pour avancer, il convient de « voir le verre à moitié plein ». N'est - ce - pas ?