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Convergence SI : "Chi va piano va sano"

LETTRE OUVERTE A : Jacqueline Hubert , Frédéric Martineau et tous les acteurs du Système d’Information Hospitalier

Ceux qui me connaissent, savent mon attachement à la gouvernance du SIH, à ma recherche permanente de qualité et d’efficience durant ces nombreuses années, et surtout à cette notion d’interopérabilité, à laquelle je suis historiquement si attaché et qui fait débat dans cet objectif de convergence du SI.

Ceux qui connaissent le marché et les architectures applicatives savent qu’elles sont détenues par les éditeurs. Leurs offres en ‘une main’ ne couvrent pas le périmètre du SI ou ne sont pas assez matures. Sur cet échiquier public - privé, ils possèdent les principales pièces maîtresses. C’est pourquoi, se résoudre à une architecture hétérogène reste encore une obligation, viser à être homogène reste un objectif qui se gagne progressivement.

Que celui qui n’a pas été écouté, que celui qui a osé hausser le ton lors de ces mémorables réunions de direction où les avis divergents des ingénieurs, des médecins et des directeurs se fracassaient sur les rochers de la contradiction, me jette la première pierre. Consensus dites-vous ? Lassitude, sans doute. Démotivation, certainement. Où sont les leviers d’une gouvernance dynamique ?

Le SI est un métier à part entière. Prôner sa convergence par accélération, en ignorant les erreurs et les embûches du passé, en occultant les vraies raisons des retards de l’informatisation du dossier médical, de la messagerie sécurisée où l’identifiant unique, ne peut traduire qu’un aveuglement, un défaut de management mais surtout une méconnaissance de ce ‘métier’. Mais comment ne pas s’en rendre compte ?

« La vraie faute est celle que l’on ne corrige pas » disait Confucius.

Alors soyons précis. Autant il est admis, que chercher à maîtriser les budgets, mutualiser les ressources, infogérer les infrastructures, participent à l’efficience, autant il est incohérent de se soustraire à l’interopérabilité, de s’illusionner en se persuadant que l’identifiant unique est enfin opérationnel et de s’imaginer, que dans un GHT, un système d’information saurait reposer sur un DSI unique.

Ne pas mesurer les difficultés techniques est admissible sous la plume d’un directeur ou d’un médecin. A chacun son métier. Mais l’ingénieur est là pour avertir et conseiller. Et le rôle de l’ingénieur est aussi de se révolter, de briser les interdictions, voire de se démettre ! Alors réveillons-nous.

Ne pas mesurer l’impact organisationnel et du management des hommes dans la mise en place d’un DSI unique (sauf à se donner du temps pour revoir organigramme, profil et statut !) est bien plus grave sous la plume de ceux qui ont pour métier de diriger un hôpital. Mais l’ingénieur est là pour avertir et conseiller. Et le rôle de l’ingénieur est aussi de se révolter, de briser les interdictions, voire de se démettre ! Alors réveillons-nous.

Donnez moi une bonne raison et je la ferai mienne, … donnez moi un sens, … alors je partirai, je construirai des ponts et des routes. En fait, il n’y a pas une bonne raison à cette immédiateté, il n’y a qu’une précipitation qui va engendrer un échec sans doute, un retard c’est sûr ! dommageable pour un projet trop précoce dont le fondement paraît pourtant si justifié.

« Chi va piano, va sano e va lontano » dit un adage italien. Alors, il convient d’abord de prendre du temps dans une programmation progressive, compte tenu de la difficulté de la charge et aussi des effets collatéraux (Les a-t-on mesurés ?) et puis surtout de piloter vraiment le projet en respectant sur le long cours des procédures qualité du type « roue de Deming » par exemple, c’est-à dire planifier, exécuter, vérifier en validant par étapes délimitées, successives et mesurables et surtout agir, corriger et identifier les dérives entre le réalisé et l’attendu. Eh oui ! Seule une méthodologie rigoureuse est un gage de réussite !

Bref, opter pour une déclinaison organisée et réaliste est primordiale parce que le SIH constitue, rappelons-le, depuis le 1° septembre 2010 « un levier important pour le fonctionnement et la performance des établissements de santé, qu’ils soient de statut public ou privé ». N’est – ce- pas ?


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